2 L'origine du timbre.
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Ce timbre a été souhaité par M . Collet, maire d’Orléans qui a alerté dès le mois d’août 1928 le ministre en charge des PTT M. Bokanowski de l’importance de célébrer le 5ème centenaire de la délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc.
Ce timbre, mal accueilli à l’époque, a fait l’objet de nombreux articles dans la presse avant et après son émission.
Le choix du timbre :
La direction des Beaux Arts fut chargée de l'organisation d'un concours restreint et du choix d'une maquette. Le jury proposa l'adoption d'un dessin de l'artiste Barlangue, classé premier, et la gravure fut confiée à Abel Mignon. voir rubrique Concours
Ce timbre, intitulé Orléans, qui célèbre le 5ème centenaire de la délivrance la ville ne comporte aucune vue de cette ville.
Les auteurs du timbre
Abel Justin Mignon graveur au burin né à Bordeaux en décembre 1861, élève de Gerome et Loudet, sociétaire des artistes français depuis 1899, chevalier de la légion d’honneur en 1908.
Gabriel Antoine Barlangue peintre et graveur né à Villeneuve/Lot en février 1874 mort en avril 1956 officier de la légion d’honneur en 1934. « Vers 1928 je participai au premier concours de maquettes pour le timbre de Jeanne d’Arc . Mon projet retenu en 1929 a été malheureusement gravé en typographie, procédé pour lequel il n’était pas fait. »
La maquette : (extrait de : Les timbres-poste de L. Demoulin en 1933)
Dans la composition, Jeanne est figurée à cheval la tête nue, la chevelure, disposée en frange sur le front, retombe en deux masses sur les oreilles, à la base desquelles elle est coupée . Elle est vêtue d'une sorte de justaucorps largement évasé au col et dont le bas relevé laisse apparaître une jambe gainée d'une cotte de mailles ou d'un vêtement de grosse laine. Les manches, également retroussées laissent voir aussi le même sous-vêtement. Le pied est engagé dans un étrier de forme triangulaire qui pend d'une selle aux bords hautement relevés. De l'autre côté de la selle, émerge la poignée d'une épée . Jeanne tient en mains les rênes d'un cheval caparaçonné dont le corps seul est figuré. La naissance d'un des membres antérieurs de l'animal, que l'on aperçoit sous le caparaçon dont les bords sont légèrement entrouverts, et le mouvement de la tête indiquent que la monture est en marche. Derrière la pucelle, flotte un étendard fleurdelisé tenu par l'un de ses suivants, dont on ne voit que la main. En haut les mots POSTES FRANCE; en bas la légende 1429 ORLEANS 1929 ; à droite, dans un cartouche rectangulaire, la valeur, et enfin sur le flanc visible du cheval, un écu portant le monogramme RF .
Ce que nous venons d'examiner, c'est la maquette. Mais si nous regardons le timbre, combien de détails ont disparu ou sont à peine esquissés! Le graveur Mignon a fait consciencieusement ce qu’il a pu; mais pouvait-il réellement en gravure typographique et dans un format aussi réduit. obtenir mieux ? Pouvait-il, notamment. donner quelque apparence de vie, d'humanité à un visage ne mesurant qu'un millimètre et demi ? L'erreur initiale fut de choisir une composition dont nous n'avons certes pas l'idée de combattre la valeur artistique, mais qui ne s'adaptait nullement au but auquel elle était destinée.
Rien dans le programme, n'indiquait d'ai1leurs que Jeanne d'Arc dût être représentée à cheval. Cependant trois des cinq concurrents qui furent primés campèrent une héroïne avec une oriflamme sur son destrier de bataille. L'un des deux autres (nota : il s'agit du projet de G Demoulin, fils du directeur de l’atelier -auteur de ce résumé) nous exposa l'idée directrice de son dessin : Les dimensions déjà très faibles du timbre, encore réduites par la figuration des indications de service, et aussi le genre d'impression envisagé imposaient nous dit-il, une grande simplification de composition. Aussi, n'ai-je représenté le haut du buste incliné de Jeanne d' Arc, les mains croisées. dans l'attitude de la prière, avec, près d'elle, un glaive dont on ne voit que la poignée. La guerrière accidentelle a terminé sa mission: elle a remis l'épée au fourreau, elle remercie la Providence de lui avoir donné la force et le courage nécessaires. et peut être aussi l'implore-t-elle dans la prescience de son horrible fin. Et un peu amer, car on a toujours vingt quatre heures pour maudire ses juges, il ajoutait: Quand donc comprendra-t-on que l'on puisse honorer, représenter Jeanne d'Arc autrement qu'à cheval ?
Il faut bien reconnaître qu'il y avait en puissance, dans ces observations, la matière de la plupart des critiques dont nous avons eu connaissance, et il y en eut de tout ordre: banalité d'inspiration, mauvaise exécution ... Il est bien évident qu'avec une composition aussi chargée et les dimensions exiguës du timbre, la typographie ne pouvait donner qu'un médiocre résultat. Et pour nous ceci était si bien une vérité première, que dès 1927, consulté sur l'éventualité d'une émission sur Jeanne d'Arc, nous écrivions ces lignes que l'on nous excusera de reproduire: Pour Jeanne d' Arc il est désirable qu'elle ne soit pas représentée à cheval comme elle a été si souvent traitée, car les dimensions de nos figurines ne se prêtent pas à une présentation aussi complexe. On ne pourrait dans ce cas, fixer nettement des traits alors qu'on se propose précisément de les honorer, il faut donc une effigie, qui pourrait cependant comporter une partie du corps permettant de conserver à l'héroïne ses attributs guerriers. Et si c'est une effigie, il est désirable surtout de la placer dans un beau cadre approprié et de ne pas retomber dans l'erreur des timbres Pasteur et Marcellin Berthelot. »